Black Nasty

Évoluant dans la même lignée sonore que Rare Earth, Funkadelic première époque ou Black Merda, Black Nasty injectera une bonne dose de rock dans son funk brut et sans concession, cher à Detroit, ville incontournable de la musique afro américaine des meilleures années.

Protégés de Johnnie Mae Matthews, légende locale de la soul du Michigan qui Black Nasty est avant tout une affaire de famille.

Johnnie Mae n’obtenant pas le succès attendu dans le milieu, cette dernière s’engage corps et âme  à encourager ses enfants, Artwell (batterie) et Kaiya à développer leurs fibres artistiques, ce qui donnera lieu à la création de Raw Integrated Funk avec leur cousin bassiste Mark Patterson et quelques amis. Nous sommes alors en 1970.

Influencés par Jimi Hendrix et les Chambers Brothers, la formation sous l’influence de Johnnie Mae Matthews, va injecter de la soul et du funk dans son idiome musical.Raw Integrated Funk disparait au profit d’un nouveau nom, Black Nasty.

1971, aguerris par des prestations pour divers clubs de la ville comme l’Apex et des séances studios, Black Nasty servira comme backing band pour des artistes produits par Matthews comme Herbie Thompson, capable d’étendre ses prouesses vocales sur 7 octaves ou Lynn Day. Attirant l’attention de Stax,ils signeront un contrat débouchant sur la réalisation d’un album et la sortie de 3 singles.

1973,"Talking To The People" est mis en boîte sous la houlette de Sir Mack Rice et Johnnie Mae Matthews. Un Lp qui distille un savoureux mix de soul, de funk, de rock le tout relevé d’une pointe de blues, dans lequel les voix de Kaiya et de Terrance Ellis (le lead vocal) se marient à merveille avec la toile musicale tissée par le groupe.

Mais en proie à des difficultés financières insurmontables, Stax dépose le bilan en 1975 et Black Nasty se retrouve sans maison de disques.1976, Black Nasty devient Nazty et s’engage avec Excello, puis change de nouveau de structure en 1978.Devenus ADC Band, ils obtiendront un hit classé dans le Top Ten R&B avec "Long Stroke".

Black Nasty, un des groupes les plus méchants de ce début des 70’s,trop rock pour les radios afro-américaines et trop funk pour les radios FM rock, mérite une réhabilitation dans la grande histoire passionnante de la musique populaire noire, parfois amnésique à mes yeux !!!